Financement de l'UIMM, les faux stagiaires ca fait rentrer des vrais sous

Vous avez peut-etre entendu parler de l'histoire des caisses noires de l'UIMM (L'Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) une organisation patronale professionnelle de la métallurgie, membre influent du MEDEF), des 600millions d'euros de fonds secrets et des retraits en liquide de Denis Gautier Savagnac son ex-président.

En septembre-octobre 2007, l’UIMM a été secouée par les révélations sur des retraits de fonds en liquide qui auraient été effectués par son président, Denis Gautier-Sauvagnac pour un montant de 19millions d'euros. 

Ses anciens dirigeants, Denis Gautier-Sauvagnac et Dominique de Calan depuis le début du scandale, ne cessent de répéter que la cagnotte de 600 millions d'euros provient des cotisations des entreprises adhérentes uniquement. Ces fonds auraient participé au financement des syndicats de salariés d'apres DGS, mais depuis Octobre il est resté muet sur ce sujet, pas de preuve ni d'éléments qui prouvent ses allégations. Peut etre que les 1.5millions d'euros qu'il a recu apres sa démission (des indemnités pour démission ca n'arrive jamais) l'incitent a rester silencieux. Ces fonds auraient pu également servir a arroser partis politiques journalistes et décideurs, voire meme a arrondir les fins de mois de certains dirigeants.

Mais d'ou proviennent-ils réellement ?

Une ex employée, Annick Le Page, a une autre version a raconter. Son histoire parle d'une réalité très différente de la fable servie par ses anciens dirigeants.

En 1996, Annick Le Page, est embauchée par la FIM(Fédération des industries mécaniques), adhérente de l'UIMM, comme chargée de mission "communication". Rapidement elle se rend compte que son contrat de travail mentionne comme employeur, un centre de formation pour les apprentis. Demande d'explication à sa hiérarchie, pas de réponse. Elle se renseigne alors sur les conditions dans lesquelles fonctionne le centre Formeca-Formation, situé dans le XVIIIe arrondissement à Paris(fermé depuis). 

Elle découvre alors un systeme simplissime et tres bien rodé. Petit explicatif sur le financement de la formation professionnelle en France : Les fonds de la formation professionnelle au niveau national représentent pres de 25milliards d'euros. Ils sont gérés par cent trente organismes paritaires collecteurs agrées (OPCA),  les deux tiers de ces fonds vont dans le plan de formation des entreprises.

Dans le cas observé par Annick Le Page, la direction du centre Formeca-Formation récupère des dossiers de pré-inscription aux stages pour créer des séries de stagiaires fictifs. Tout semble en règle: le dossier administratif, les bulletins de présence signés, les attestations de stage établis. Sauf que les stagiaires en question n'existent pas… En revanche, l'argent récupéré par l'organisme collecteur (OPCA) exite bien lui. Il ensuite au centre de formation qui en reverse une partie à l'UIMM. En octobre 1997, elle fait parvenir à la présidente de la FIM, Martine Clément, un rapport complet sur le fonctionnement de ce centre. Résultat :  le centre Formeca-Fessart  est fermé début 1998. Annick Le Page est mise à l'écart et recoit menaces, intimidations, écoutes téléphoniques... Elle finit par etre licenciée pour motifs économiques en 2001.

Mais ce n'est pas tout. Suite a l'affaire des 600millions DGS a démissionné. Son successeur Frédéric Saint-Geours lors de la présentation des nouvelles instances de l'UIMM la, a déclarer vouloir réaffecter les "600 millions d'euros" aux entreprises adhérentes de l'Union. Comment? Et bien, par exemple à la… "formation professionnelle". Belle ironie surtout quand le nouveau délégué général de l'UIMM est Jean Francois Pillard, un cadre dirigeant de l'industrie qui connaît particulièrement bien les mécanismes de la formation professionnelle, puisqu'il préside depuis mars 2000, l'Association pour la formation professionnelle des adultes(AFPA). Autrement dit, c'est tout sauf une coincidence.